Cet article est la première partie de l’interview donnée par Robert Parker au Master of Wine espagnol Pancho Campo, que nous avons divisée en trois partie :
Première Partie : Perspectives et Prévisions sur l’avenir du vin
Deuxième Partie : Robert Parker, son rôle, son métier, son influence
Troisième Partie : Robert Parker à Wine Future 2009
Robert Parker Jr. a rencontré le vin en France, où il venait rendre visite à Joan, sa petite amie, devenue depuis son épouse. Un jour, à Strasbourg, en panne de budget, il a constaté que le vin était moins cher que le Coca-Cola ou le café et a commandé un verre de vin. Et c’est ainsi que tout a commencé. Il a créé le premier « guide de consommateurs indépendants» comme il aime à appeler sa publication, The Wine Advocate. Il a aussi développé un système de notation des vins de 0 à 100 points, comme des lycées et universités américains. Le millésime 1982 a été l’occasion pour Robert Parker d’avoir raison là où beaucoup d’autres s’étaient trompés, et de prédire un brillant millésime dès les primeurs, contre l’avis général.
The Wine Advocate compte aujourd’hui plus de 55.000 abonnés dans 37 pays et le site web « erobertparker.com » est le plus visité de l’Internet du vin. Pour les producteurs, une note Parker au-dessus de 95 garantit que le vin concerné sera vendu, entièrement et très vite. Une telle influence inspire de nombreux détracteurs, pour qui Robert Parker a largement contribué à promouvoir un style de vin unidimensionnels, lourds en alcool, tanniques, très marqués par le bois. Quoiqu’on en pense, Robert Parker est indéniablement devenu un point de référence pour les professionnels du vin : en bien ou en mal, le monde du vin a changé sous son influence et celle de ses notes.
Robert Parker fait le voyage en Espagne en novembre 2009 pour assister à la conférence WINEFUTURE -Rioja 2009, qui réunit les dirigeants, scientifiques et prescripteurs les plus influents du monde du vin, à Logrono les 12 et 13 novembre prochains. Il s’agira d’analyser les défis auxquels l’industrie du vin est confrontée, tels que la crise économique, le changement climatique, les nouvelles tendances de consommations… Robert Parker animera une dégustation et une conférence consacrée aux défis et opportunités pour l’industrie du vin dans un proche avenir.
Pour consulter le programme, rendez-vous sur : WINEFUTURE
Source : The Wine Academy et aussi Vitisphére: Interview de Robert Parker Jr par Pancho Campo MW
P.Campo: Qu’il s’agisse de faire le vin ou de le boire, quelles évolutions prévoyez-vous pour l’avenir ?
R. Parker: Pour ce qui est de faire le vin, la tendance est à la prolifération des grands domaines viticoles dans l’ensemble du monde, pour offrir aux consommateurs un plus large éventail de styles et de vins. La redécouverte des cépages autochtones devrait se poursuivre, notamment en Espagne et en Italie, pour peu que l’économie mondiale reprenne le dessus. Il ne fait aucun doute que le pouvoir dans le monde du vin va continuer à se déplacer vers l’Asie, menée par Hong Kong et de nouveaux géants de la consommation de vin comme la Corée du Sud et la Chine. Les vins du Nouveau Monde vont devoir continuer à faire leurs preuves face aux vins d’Europe, qui ont pour eux des siècles de tradition et d’histoire. Mais, de nos jours, les consommateurs, les consommateurs américains et asiatiques, sont ouverts à la découverte de nouveaux vins tant qu’ils sont de haute qualité. Il faut espérer que, avec les efforts d’éducation sur le vin de la part des médias, que la concurrence se poursuive sur des vins de grande qualité
de haut de gamme, voire que son rythme s’accélère pour offrir toujours mieux au consommateur, tant en terme de qualité et que de rapport qualité-prix, dans une multitude de styles et de niveaux de prix.
Quels sont les grands défis mondiaux que vous avez identifiés pour l’avenir de l’industrie du vin?
Il existe un certain nombre de défis mondiaux pour l’industrie du vin. Les fluctuations monétaires sont certainement un problème majeur, tout comme la prolifération des régions viticoles. L’effet de cette situation est que la production a dépassé la demande et la sensibilisation des consommateurs. L’éducation des consommateurs de vin, relai capital pour développer une distribution efficace des vins a toujours été un défi, elle continue d’être importante aujourd’hui
Croyez-vous qu’il y aura un avant et un après pour l’industrie du vin une fois que la crise actuelle aura été surmontée ?
Il est difficile de savoir combien de temps la crise actuelle va perdurer. C’est certainement la crise la plus profonde que nous ayons traversée de mémoire d’homme et l’impact de la mondialisation ne doit pas être minimisé. Globalement, l’industrie du vin s’en tire assez bien. Je pensais que nous aurions déjà vu beaucoup plus de faillites et de rachats, de consolidations et de malheurs que nous n’en avons vus à ce jour. Donc, je soupçonne l’industrie d’être en bonne position pour prospérer, une fois la crise actuelle passée.
A quoi attribuez-vous la baisse de la consommation de vin dans les pays producteurs européens ?
Il est clair que les gouvernements européens ont adopté des positions anti-alcool assez dures qu’elles ont appliquées à la consommation de vin. Dans le même temps, il me semble que la jeune génération a trouvé et trouve le vin trop intimidant encore et/ou trop cher ; elle s’en désintéresse au profit d’autres boissons alcoolisées et contribue à la chute de la consommation de vin. Cependant, la consommation augmente aux Etats-Unis et en Asie, ce qui peut compenser la baisse en Europe. C’est une triste ironie que de constater que les pays européens, renommés à travers le monde pour leur culture du vin et leur sophistication voient aujourd’hui cette chute dramatique de la consommation de vin.
Qu’il s’agisse de faire le vin ou de le boire, quelles évolutions prévoyez-vous pour l’avenir ?
Pour ce qui est de faire le vin, la tendance est à la prolifération des grands domaines viticoles dans l’ensemble du monde, pour offrir aux consommateurs un plus large éventail de styles et de vins. La redécouverte des cépages autochtones devrait se poursuivre, notamment en Espagne et en Italie, pour peu que l’économie mondiale reprenne le dessus. Il ne fait aucun doute que le pouvoir dans le monde du vin va continuer à se déplacer vers l’Asie, menée par Hong Kong et de nouveaux géants de la consommation de vin comme la Corée du Sud et la Chine. Les vins du Nouveau Monde vont devoir continuer à faire leurs preuves face aux vins d’Europe, qui ont pour eux des siècles de tradition et d’histoire. Mais, de nos jours, les consommateurs, les consommateurs américains et asiatiques, sont ouverts à la découverte de nouveaux vins tant qu’ils sont de haute qualité. Il faut espérer que, avec les efforts d’éducation sur le vin de la part des médias, que la concurrence se poursuive sur des vins de grande qualité
de haut de gamme, voire que son rythme s’accélère pour offrir toujours mieux au consommateur, tant en terme de qualité et que de rapport qualité-prix, dans une multitude de styles et de niveaux de prix.
Salud, cheers, santé,…etc….
IVO
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